La trichotillomanie est un trouble du comportement qui consiste à s’arracher les cheveux, les cils, les sourcils et les poils de barbe.
Certaines personnes peuvent aussi arracher les poils d’autres personnes, voire d’animaux de compagnie et, souvent, pour les sujets atteints, il y a ingestion des poils arrachés.
Ce trouble pourrait être considéré comme un TOC (trouble obsessionnel du comportement) mais il s’avère compulsif et provoque une forme de plaisir. En effet, le sujet assouvit ainsi un besoin par le contact et la manipulation du poil, notamment en l’appuyant à sa base sur la peau. Cette pression stimule le nerf du poil et procure ce « plaisir » ainsi qu’une sensation de brûlure. Nous parlerons donc plus d’une addiction comportementale.
La trichotillomanie, au même titre que l’onychotillomanie (le fait de se ronger les ongles) ou la dermatillomanie (qui consiste à se gratter ou à s’arracher la peau à certains endroits) sont des troubles mal compris, caractérisés par une difficulté à contrôler ses impulsions qui auraient des origines génétiques et neurologiques.
On parle de 2 à 3% de la population touchée selon de récentes études, en majorité des femmes, et la plus impactée seraient les enfants et les adolescents.
Ce trouble peut apparaître après un traumatisme mais aussi sans aucune raison (arrachage automatique). Parfois épisodique ou coutumier, les sujets ne peuvent s’empêcher de le faire. Ils peuvent connaître des moments d’accalmie et soudainement recommencer sans raison apparente. Le stress peut être un élément déclencheur : n’utilisons-nous pas d’ailleurs la fameuse expression « s’arracher les cheveux » quand « la coupe est pleine » ? L’angoisse et l’ennui peuvent également être des éléments déclencheurs.
La trichotillomanie est fortement associée à une image dévalorisante de soi et elle entraîne de sérieux dommages physiques et une importante détresse. En effet, elle apporte un sentiment d’apaisement en cas d’angoisse et de stress mais, paradoxalement, une fois le poil arraché, elle engendre une forte culpabilité. L’arrachage n’est souvent pas prémédité, ni même conscient et la sévérité du trouble peut varier d’un sujet à l’autre.
Anxiété, stress, dépression et la dysmorphobie (image dégradée et déformée de soi en général ou d’une partie de son corps.)
Il n’y a pas de traitement à proprement parlé. Les trichotillomanes font souvent face à l’incompréhension médicale, cache leur trouble à leur entourage et, de ce fait, diagnostiquer la maladie est souvent long.
Mais la psychothérapie cognitivo-comportementale basée sur les comportements, les sentiments et les pensées du sujet, leur permet de prendre conscience de leurs gestes, afin de mieux les contrôler. Parfois, l’association d’antidépresseurs à cour terme permet d’aider le sujet et s’avère d’une efficacité supérieure.
Nous pouvons, en tant que techniciennes en extension de cils, être confrontées à la trichotillomanie d’une cliente ce qui pourra être l’explication de la perte prématurée de ses cils avec extensions sur une partie de la paupière, surtout si cela est récurrent.
Attention ! Ceci est peut-être une explication pour nous, professionnelles, mais il n’est pas de notre ressort d’établir un diagnostic ! C’est à la cliente d’aller consulter.